Des oeufs dans vos pneus?

Des oeufs dans vos pneus?

william-bouchard william-bouchard
3 minutes de lecture

Si vous lisez ce blogue depuis un moment, vous connaissez sans doute mon penchant pour les solutions écologiques ingénieuses concotées à base de matériaux inattendus. Après avoir consacré un article, notamment, à la silicie issue de cosses de riz, me voici à vous parler de coquilles d'oeufs! Eh oui, ce simple ingrédient du déjeuner pourrait offrir la solution pour réduire l'impact environnemental de vos pneus. C'est en tous cas ce que suggère un brevet déposé aux États-Unis par Stellantis en 2023 et publié tout récemment, en janvier dernier. 

Un substitut renouvelable

Comme c'est souvent le cas avec les innovations écologiques, l'idée derrière l’utilisation des coquilles d'œufs est de remplacer certains matériaux de remplissage par une alternative facilement accessible et renouvelable. Le brevet de Stellantis vise à diminuer l’usage de silice et de noir de carbone dans la fabrication des pneus en remplaçant ces éléments par de l'oxyde de calcium, autrement dit de la chaux. Cette molécule est relativement facile à extraire des coquilles d'œufs, qui sont principalement constituées de carbonate de calcium, qui compose entre autres la craie.

Réduite en poudre, cette matière peut remplacer les matériaux traditionnels utilisés pour renforcer la gomme des pneus. Stellantis suggère également que son utilisation pourrait diminuer la pollution générée par les pneus, notamment en réduisant l'émission de particules fines toxiques. Bien sûr, les coquilles d'œufs représentent aussi un choix pertinent puisqu'elles constituent un déchet très répandu dans l'industrie agroalimentaire.En les réutilisant, on réduit les déchets, mais on transforme également un produit souvent négligé en une ressource précieuse.

Marcher sur des oeufs...

Pardonnez ce jeu de mots, mais il est tout à fait justifié. Cette nouvelle est surprenante pour plusieurs raisons. D'abord, rien n'indique que cette solution ait été étudiée dans une perspective logistique ou économique. Il est donc difficile de savoir si un tel plan pourrait réellement être viable dans un marché de plus en plus concurrentiel. De plus, la source de ce brevet est elle aussi étonnante. Stellantis, le constructeur automobile en question, n’est pas particulièrement connu pour ses pneus, ni pour sa situation financière glorieuse. Il est donc peu plausible que ce soit cette entreprise qui parvienne à déployer concrètement cette stratégie écologique.

Cependant, des fabricants de pneus bien établis comme Goodyear ou Michelin cherchent de plus en plus à réduire leur empreinte carbone. Il me semble donc bien plus probable que l'une de ces grandes entreprises reprenne l'idée de Stellantis dans le cadre de son propre projet vert. Dans tous les cas, ce genre d'innovation met du temps à se frayer un chemin sur le marché. Il faudra donc garder un œil sur ce blogue pour savoir quand les premiers pneus « aux œufs » feront leur apparition sur Blackcircles.ca!

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