La fameuse histoire du pneu increvable

La fameuse histoire du pneu increvable

marc-bouchard marc-bouchard
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Depuis la création des pneus à chambre à air par Dunlop à la fin du 19e siècle, le fameux pneu increvable reste un rêve encore inachevé. Les mauvaises langues diront que c’est parce que l’industrie du pneu gagne à avoir des pneus à durée de vie limitée. Mais la réalité est toute autre.

Plusieurs manufacturiers du monde du pneumatique ont développé des prototypes de pneus dits increvables, en utilisant la technologie la plus avancée. Or, pourquoi est-ce qu’une telle invention n’a toujours pas fait son entrée sur le marché international? Eh bien, parce qu’un pneu increvable n’est pas toujours un pneu pratique…

Le prototype Michelin

Récemment, à la conférence Movin’On en juin 2019, c’est à Montréal que Michelin a dévoilé son prototype le plus prometteur: Uptis, soit l’acronyme de « Unique Puncture-proof Tire System ». En partenariat avec GM, ce projet était l’aboutissement de plus de vingt ans de recherche! Le « pneu » Uptis en fait n’en est pas vraiment un, puisqu’il ne contient pas de chambre à air. Il est plutôt composé d’une structure à rayons faite d’un mélange très résistant de caoutchouc et de fibre de verre. Le résultat est impressionnant et sera probablement le premier pneu du genre à être commercialisé, en 2024 selon les prévisions de la compagnie. Vous pouvez d’ailleurs tout savoir sur le Uptis en cliquant ici !

Le problème…

La structure unique de l’Uptis le rend le premier pneu du genre capable de se déformer tout en étant résistant et léger. C’est d’ailleurs là le noeud du problème pour la plupart des expériences de ce type. Le caoutchouc est un matériau tout adapté à la création de chambres à air: tendu par la pression, il est très résistant, mais reste assez élastique pour bien encaisser les chocs. Son centre vide lui permet d’être assez léger pour ne pas entraîner de résistance supplémentaire lors de la conduite. Or, comment créer un pneu sans chambre à air? Un pneu plein convient parfaitement à une brouette de jardin ou même certains vélos, mais souvent, il sera inefficace sur une voiture de par son poids et sa trop grande fermeté.

Des pneus qui se réparent

La solution de certains ingénieurs? Guérir plutôt que prévenir! Plutôt que de repenser complètement la structure du pneumatique jusqu’à en omettre la chambre à air, quelques manufacturiers ont décidé de régler le problème à la source: un pneu auto-réparant. Michelin, entre autres, a développé la technologie SelfSeal il y a quelques années.

Le principe est simple: dans le pneu se retrouve une substance semi-liquide et collante, proche du mastic. Normalement, cela a peu d’impact sur la conduite, mais, en cas de crevaison, le liquide s’accroche à l’objet qui a pénétré votre pneu et scelle la fuite. Si l’objet est retiré, l’efficacité est moindre, mais un sceau se formera généralement tout de même, réduisant ainsi grandement le volume d’air perdu.

Cette solution est loin d’être parfaite et, bien que des pneus de vélos disponibles au grand public utilisent efficacement une telle technologie, elle n’est malheureusement pas encore omniprésente sur le marché. Bien que beaucoup aient essayé, aucun manufacturier n’a encore réussi à produire un pneu increvable commercialisable.

Les prévisions les plus généreuses prévoyant leur début sur nos routes d’ici cinq ans, il reste encore à tester leur efficacité. Entre temps, nous devrons nous contenter du bon vieux pneu à chambre à air, dont l’efficacité n’a certainement plus à être prouvée!

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